Une fois n’est pas coutume, je vais partir de l’équitation, ou plus particulièrement de la posture de l’homme ou de la femme “de cheval” pour aborder quelques variations autour de la question de ce fameux leadership que certains se désespèrent d’acquérir.
Le monde du cheval regorge de pratiques et de diktats qui vont généralement trahir une vision assez réductrice et dirigiste de la mise en relation et de la “commande”.
Le cheval devrait effectivement directement obtempérer, il ne serait là que pour servir d’ailleurs et on le presse généralement à atteindre un certain nombre d’objectifs dans le déplaisir; au mépris de ses besoins fondamentaux, tout en le confinant une fois qu’il a “servi” dans des boxes, loin de ses congénères.
En forçant (à peine!) le trait, le parallèle peut être vite fait avec le monde de l’entreprise où la notion de sens, de plaisir, de bonheur fait heureusement quelques émules, mais où on serre généralement les dents pour produire on ne sait plus trop bien quoi, ni pour qui exactement et où on finit par s’en aller, se consumer, dépérir, …
Or, pour diriger avec charisme et proposer bien plus qu’exiger, il serait de bon ton de travailler ses compétences personnelles et d’oublier une bonne fois pour toutes une posture autoritaire inadaptée et largement dépassée.
Si je reprends mon analogie avec le monde “du cheval”, il est communément admis que le cheval doit être monté, doit être travaillé et ce, même s’il n’en a pas envie du tout… et même, comme c’est souvent le cas, si son cavalier n’est pas fiable pour lui.
Quand on mène un cheval à pied ou en selle, il faut cependant être conscient qu’on gère son environnement à sa place. On l’oblige dès lors à s’en remettre totalement à nous, même si nous ne sommes pas de “confiance” pour lui car trop stressés ou consumés par la peur, la frustration.
Pour éviter de « se faire marcher sur les pieds », les égos frustrés et en mal de reconnaissance tombent alors effectivement bien souvent dans une violence ordinaire, communément et culturellement admises à l’égard des chevaux. Mais pas que…
Songez au nombre de situations dans lesquelles on se permet des excès de violence sur ceux qui sont plus « petits », moins « gradés», plus « doux », moins « intéressés », plus « aimants » que nous… Et le rapport que nous entretenons avec les chevaux n’est que le révélateur d’un mal plus large.
« L’homme a peu de chances de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau » Marguerite Yourcenar.
A nouveau et exception faite des contextes authentiquement participatifs, l’analogie s’opère également avec le chef d’entreprise ou d’équipe qui de par sa position ou la culture “management”, impose aux autres de s’en remettre à lui et de gérer à leur place leur “environnement”, en les privant de leur libre arbitre.
A cheval comme dans l’entreprise donc, la moindre des choses, serait de savoir gérer intelligemment ses émotions, d’être parfaitement serein, de savoir proposer clairement ce que l’on souhaite faire et de faire preuve de leadership (pas simplement d’autorité!).
C’est la moindre des choses et c’est en même temps la quête et l’évolution d’une vie. En prenant conscience de notre imperfection et de nos limites à cet égard, on commence à se responsabiliser et à s’améliorer.
L’équi-coaching est une école de la vie et une école pour les managers de demain.
L’équi-coaching est du coaching (relationnel et NON équestre) de vie ou professionnel qui va être facilité par la présence d’un cheval en liberté.
La liberté est une condition essentielle à ce type d’accompagnement qui nécessite en amont d’assurer aux chevaux une vraie vie de chevaux et d’avoir construit un vrai partenariat avec eux. Si ces conditions ne sont pas réunies, ce n’est pas de l’équi-coaching, c’est un simulacre qui trahit la même vision étriquée évoquée quelques lignes plus haut.
L’équi-coaching va permettre de travailler en situation et de manière instantanée une série de soft skills essentielles dans le monde du travail pour diriger de manière harmonieuse un projet, une entreprise, une équipe: assertivité, communication non violente, leadership, …
Pourquoi? Tout simplement parce que le cheval va réagir en miroir et sans filtre à notre état interne dans une situation donnée. A nous de le convaincre de notre congruence dans nos stratégies d’approche, de demande et de mise en relation, …
Aborder le cheval autrement, en pleine conscience, est alors une belle école de vie, une possibilité d’expérimenter tranquillement et de prendre conscience étapes par étapes qu’être en relation ce n’est pas exiger de l’autre, c’est cultiver le plaisir d’être ensemble ou d’aller ensemble vers un but commun, c’est comprendre que la confiance se gagne en étant un leader fiable et qu’il faut d’abord s’adapter soi pour aller vers ce que l’on souhaite.
On entre différemment en relation avec le monde animal pour trouver en soi les ressources qui nous permettrons de mieux communiquer (y compris nos attentes) dans nos relations professionnelles et personnelles. Ce que les chevaux nous renvoient sur notre manière d’entrer en lien, est effectivement un guide précieux et instantané pour améliorer durablement nos compétences relationnelles.
Si on se mettait d’avantage à considérer le cheval comme le Pégase qui naît du sang de la Gorgone _ qui peut symboliser notre gestion émotionnelle bancale _ , nous y gagnerions à nous élever d’avantage à ses côtés vers une meilleure version de nous-même, plus authentique, plus lumineuse, plus charismatique, plus respectueuse de l’autre et donc de soi.
C’est la manière dont nous travaillons mes chevaux et moi et en équi-coaching. Les leçons qu’on en tire sont propres à chacun, le rythme d’évolution aussi. Mais chaque petit pas aussi subtil soit-il, est indubitablement un pas en avant.
Vous pouvez l’expérimenter en séance individuelle ou collective toute l’année sur rendez-vous à Bruxelles ou à Lasne.
Diana Van Oudenhoven
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